Les femmes dans Le Cinquième élément de Luc Besson : c’est une blague j’espère ?

Il y a deux jours, on avait décidé de regarder quelques classiques du cinéma avec mon homme. Après une super expérience avec Le Silence des Agneaux de Jonathan Demme, on a enchaîné avec Le Cinquième élément de Luc Besson que mon chéri avait déjà vu pendant son adolescence. Pour moi c’était une totale découverte, et j’étais très impatiente de découvrir ce film culte. Ma déception n’a eu d’égale que mon agacement profond face à des clichés gros comme des éléphants au pays des planctons.

Le Cinquième élément, Luc Besson, 1997
Le Cinquième élément, Luc Besson, 1997

Dans Le Cinquième élément, en 2263, une menace ancestrale se profile et effraie l’univers. Pour sauver ce dernier, un seul espoir : le « cinquième élément », personnifié à travers le personnage de Leelo (Milla Jovovich). Dans sa quête pour défendre l’univers, elle va être « assistée » par Korben Dallas (Bruce Willis), un ancien militaire décoré reconverti en taxi.

Le film en soi est une épopée intéressante, très colorée où on nous sert un monde riche et varié. Néanmoins, il est très triste de constater que malgré  cette belle variété, les rôles féminins soient d’une telle pauvreté avec, en prime, un traitement très bas de plafond.

Uniformisation et sexualisation

Les hôtesses de l'air en costume qui posent avec Bruce Willis, Le Cinquième élément, 1997
Les hôtesses de l’air en costume qui posent avec Bruce Willis, Le Cinquième élément, 1997

Pour commencer, tous les personnages féminins ont le même corps : très svelte, sans aucun gras. Le pire c’est que la seule femme qui est en dehors de ces normes se fait humilier. Mais si rappelez vous ! L’armée via le Général Monroe propose à Korben Dallas de se rendre sur Fhloston Paradise sous couverture accompagné d’une « fausse » épouse en la personne d’une collègue nommée Major Iceborg. Korben juge alors du regard la dite collègue et proteste vivement (ça fait toujours plaisir un peu d’humiliation gratuite). Il ne veut pas être accompagné de cette collègue car elle n’est pas « à son goût », à aucun moment il ne s’intéresse à ses compétences et ses aptitudes en tant que militaire.

Même pour vendre des sandwichs il faut faire fantasmer dans ce film

D’autre part, toutes les femmes dans ce film sont ultra sexualisées. Notamment par leur habillement qui brille par la petitesse du tissu : jupe ultra courte, décolleté, ventre apparent… Non mais sans blague on en parle aussi du costume de Leeloo au tout début ?

Milla Jovovich dans le rôle de Leeloo
Milla Jovovich dans le rôle de Leeloo

Ces lanières blanches sont censées être « des bandages thermiques » (je cite), à mon humble avis, vu le peu que ça couvre ça ne vas pas réchauffer grand chose. Précisons une chose : s’habiller court n’est pas quelque chose de mal, pas du tout (on fait ce qu’on veut avec ses vêtements). Le problème dans le Cinquième élément c’est que cette charte vestimentaire est systématique (et souvent en dépit du bon sens). De plus, les tenues courtes sont des prétextes au rinçage de pupilles avec des plans sur les fesses ou directement sur les décolletés. J’ajouterai que la coiffure qu’arbore toutes les hôtesses (en plus de leur tenue),  renvoie fortement à l’imagerie des danseuses du Crazy Horse. L’univers du Crazy Horse est très connoté sexy et glamour, ce qui est chouette dans le cadre des spectacles mais je doute qu’un uniforme de ce style soit approprié ou indispensable sur un vol long courrier dans l’espace.

Le Cinquième élément, 1997. Les hôtesses à bord du Fhloston Paradise
Le Cinquième élément, 1997. Les hôtesses à bord du Fhloston Paradise

Les personnages féminins sont sexualisés via leur apparence directe mais également via le regard qu’on pose sur elles : c’est ce qui arrive par exemple au major Iceborg mais aussi et surtout à Leeloo. Leeloo est un être divin mais les personnages masculins n’ont de cesse de parler de sa chair. Ils n’arrêtent pas de la reluquer et de dire à quel point elle est parfaite (entendez plastiquement parlant hein). Donc non seulement on érige un type de corps comme une norme absolue de perfection mais en plus on réduit quasiment le personnage à cela tellement c’est répété.

La scène de sa « création » via une imprimante 3D du futur est très parlante. Une fois créée, elle est nue (puis presque nue, les bandages thermiques tout ça tout ça) et enfermée dans une cuve transparente. En face d’elle 5 ou 6 personnages, des scientifiques et des militaires, tous masculins sont ébahis devant son corps sculptural et le militaire en chef se permet cette boutade prononcée avec un regard lubrique : « Je prendrais bien quelques photos. Pour les archives… ». Leeloo est effrayée, seule et quasiment nue et tous les autres personnages se rincent l’œil.

Leeloo se maquille par « accident ». Là j’étais déjà à deux doigts de l’apoplexie

Pour finir, je ne parlerais pas de cette scène qui m’a fait bondir où Korben s’autorise à embrasser Leeloo qui est inconsciente. Heureusement, Leeloo lui fait bien comprendre que ça ne se fait pas et le menace de son arme. Manquerait plus que ça passe comme une lettre à la poste ce genre de comportement.

Le syndrome Trinity

Le « syndrome Trinity » est une tendance scénaristique très répandue qui consiste à refuser à un personnage féminin très compétent le statut de « héros » à la faveur d’un personnage masculin « banal ». Le plus souvent ce personnage féminin va accompagner le héros dans son évolution, sa quête. Elle lui est donc indispensable car ses compétences lui sont fort utiles. De plus, la plupart du temps, cette protagoniste féminine va également se transformer en ce qu’on nomme « l’intérêt amoureux » : elle devient un élément qui va motiver le héros via l’installation d’une romance entre eux.

 

En gros t’as beau être ultra badass, tu seras toujours 2ème derrière le mec de l’histoire et parfois tu seras juste réduite à un objet amoureux. Là encore le problème c’est le côté systématique de ce motif scénaristique (en plus de ce qu’il révèle de notre société). Le syndrome Trinity n’est pas forcément gage d’une oeuvre mauvaise (la nuance en toute chose comme disait Pascal), mais il met en avant une perfectibilité dans la représentation des personnages principaux (féminins surtout) dans la fiction. Malheureusement dans Le Cinquième élément, le syndrome Trinity s’ajoute à de nombreux autres clichés, et ça, c’est mal.

Pour plus d’explications sur le syndrôme Trinity je vous conseille l’excellent site Le cinéma est politique avec cet article : 10 films pour comprendre le « syndrome Trinity ». Mais aussi ce billet sur le blog (trop cool) Commando Culotte de Marion Malle : Les personnages féminins forts : bagarre mais pas seulement.

En quoi le Cinquième élément s’inscrit comme un exemple très parlant du syndrome Trinity ?

Leeloo, rappelons-le, est un être divin, le fameux cinquième élément et que de ce fait, elle possède des facultés qui dépasse de loin celles des humains. Elle est « l’être suprême, le guerrier absolu » comme il est dit dans le film. Et pourtant, sans Korben elle est perdue. Le personnage de la Diva explique en effet au personnage de Bruce Willis que Leeloo est « plus fragile qu’elle ne paraît. Qu’elle a besoin de son aide et de son amour [celui de Korben donc]. Sinon elle mourra ».

Que Leeloo soit aidée dans sa quête par d’autres personnages ça me semble normal étant donné qu’elle ne connaît pas le monde où elle atterri. Ce qui me semble dommage par contre, c’est que malgré les aptitudes de Leeloo, le personnage de Korben la traite souvent comme une femme-enfant immature et s’octroie la place de chevalier servant indispensable . On a par exemple droit à ce dialogue merveilleux entre Korben et Leeloo, où cette dernière se fait réprimander comme une enfant :

Leeloo : Hi !

Korben : Tu parles anglais ?

Leeloo : Oui j’ai appris.

Korben : On n’est pas en vacances. Je suis en mission pour des gens très importants. Sans moi, tu aurais de gros problèmes. Tu comprends « problèmes » ?

Leeloo essaye ensuite de rassurer Korben en lui disant de ne pas s’en faire, qu’elle est l’être suprême et qu’elle le protégera. Or dans les fait, bah c’est généralement Korben qui la protège. On passe donc d’un être divin, guerrier absolu à une simili demoiselle en détresse. Alors qu’elle est d’abord présentée comme un personnage compétent, Leeloo devient un personnage qui a besoin d’un homme pour réussir ce à quoi elle est destinée.

 

Et surtout, cerise sur le gâteau, Leeloo devient un intérêt amoureux (en plus d’être réifiée pour sa beauté sinon c’est pas drôle). En effet l’amour de Korben est nécessaire à la réussite de la mission comme l’a dit la Diva. La BLAGUE.C’est bon, carton plein on a bien un syndrome Trinity !

 

Tant de potentiel ainsi gâché. Ce film aurait pu être très chouette et je comprends pourquoi il a tant marqué une génération. Cela étant, il reste malgré tout envahi de clichés malvenus. Mon chéri, par exemple, qui avait pourtant gardé un bon souvenir du film quand il était ado, a lui aussi été interpellé lors de ce nouveau visionnage par la vision sexiste qui émane du long métrage. Imaginez alors tous ces adolescent.e.s qui ont du voir ce film. En substance c’est comme si on leur disait avec une tape sur l’épaule : le héros c’est toujours le mec, il doit protéger la femme et en prime si les femmes on peut les mater tranquille c’est pas plus mal.

Voilà c’est fini pour cette critique énervée du film culte qu’est Le Cinquième élément. J’espère que vous avez passé un bon moment sur VOUSMECASSEZLESOVAIRESAirlines.

Sache que je te juge Luc Besson. Si fort.

 

29 commentaires

  1. Des livres et les mots

    J’avais vu le film quand j’étais gamine, et effectivement avec des yeux féministes, ça fait bien mal. Comme d’habitude, parfait article ! Je rajouterai que pour l’aspect « femme enfant », il me semble que ça rentre tout à fait dans le trope du « Born Sexy Yesterday » dont franchement, on se passerait bien…

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      1. Des livres et les mots

        C’est quand un individu apparaît (généralement sous la forme d’une humaine, pour le trope en question) avec des capacités extraordinaires (qu’elles soient physiques ou mentales) mais qui ne connaît rien au monde et se le fait présenter par… un homme bien sûr. Le tout en étant ultra-sexy, avec un côté « femme enfant » très innocente qui ne maîtrise pas forcément les codes sociaux et encore moins la sexualité. On retrouve pas mal le trope en SF ou en fantasy, Pop Culture Detective en a fait une vidéo explicative qui est bien plus éloquente que ce que je pourrai être, je me permet de mettre le lien 😉 https://www.youtube.com/watch?v=0thpEyEwi80

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      1. Alex chartiert

        Les costumes ont été réalisés par Jean Paul Gaultier pour info. Je ne suis pas d’accord avec le « Trinity rôle » le rôle de Leelo montre que sans la femme n’est rien car elle est le 5eme éléments elle sauve l’humanité par son sacrifice et les rôles sages, courageux sont des femmes (Leelo et la Diva) les hommes sont avares, pervers, imbus, impolis, lâches. Toutes les femmes sont sveltes et belles pour montrer l’hypersexualisation du futur.

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      2. lapetitecreature

        Bonjour, oui j’étais au courant pour les costumes.
        Je comprends votre désaccord, la réception d’une œuvre est différente d’une personne à l’autre. Moi j’ai du mal à le voir comme ça car je trouve la critique trop subtile pour être affirmée. Selon moi, il manque des éléments concrets pour soutenir cette critique de l’hypersexualisation par exemple alors que de nombreux éléments (mise en scène, angle de caméra) viennent au contraire plutôt renforcer cette hypersexualisation.

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  2. Domisol

    Je connais le 5e élément par coeur je crois, un film que j’adore avec des répliques cultes (le seul film que je regarde en VF je crois, mais les voix sont folles en français, beaucoup moins drôles en anglais), même si le côté machiste est extrêmement présent.
    Ceci dit, chez Luc Besson, ça arrive souvent je trouve (et chez bien d’autres aussi).

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    1. lapetitecreature

      Comme dit l’article je comprends pourquoi le film est tant apprécié car il a vraiment de bonnes qualités : l’univers est chouette, c’est une vraie aventure. L’important c’est d’avoir conscience des défauts du film 🙂 Dans mon cas, les défauts sexistes m’ont fait passer à côté de tout le reste ^^ et ce sont des défauts qu’on retrouve effectivement chez plein d’autres !

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  3. Marietournelle

    J’avais un très bon souvenir de ce film, et tu viens totalement de le détruire ! 😂 j’ai dû le voir une paire de fois (mon dernier visionnage remonte à plusieurs années) et j’avais gardé le souvenir de cet univers futuriste plutôt sympa. Mais effectivement, les femmes seraient des plantes vertes, elles auraient exactement la même utilité (en moins sexy probablement). Ça fait du bien de lire une critique comme celle là (et on imagine bien ton énervement devant le film haha).

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  4. Kelly

    Je ne suis pas tout à fait du même avis. Certes les femmes sont très sexualisées mais on peut y voir aussi une critique d’ailleurs de cette hypersexualisation, moi en tout cas je la vois plutôt ainsi. Enfin pour une fois que dieu est présenté comme une femme je trouve qu’au contraire on met en avant la femme plus que l’homme. Dans le film c’est la femme qui est capable de réflexion, c’est elle qui possède le pouvoir, l’homme au final n’est que le bras armé. Bien que Korben soit le héros de l’histoire, Leeloo représente le symbole de la pureté, de la sagesse et de l’innocence. Le fait que Leeloo malgré le fait qu’elle soit l’être suprême ait besoin de Korben, cela montre que la femme et l’homme sont liés, qu’ils ont besoin l’un de l’autre pour vivre.

    Après en remettant dans le contexte de la fin du 19eme siècle, les tenues vestimentaires et la fonction des autres femmes ne me choquent pas. Évidemment aujourd’hui ce serait différent. C’est comme quand on regarde autant en emporte le vent (grand classique magnifique), certaines choses pourraient être très mal vues aujourd’hui.

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    1. lapetitecreature

      Bonjour ! merci pour ton commentaire, je suis contente que l’article puisse ouvrir le débat. Je comprends ce que tu veux dire. Néanmoins je trouve quand même que l’hyper sexualisation n’est pas condamnée dans ce film car aucun personnage ne le condamne tout simplement : ça a l’air de couler de source pour tout le monde et les manières de cadrer ou autre montre une complicité totale du réalisateur. Ensuite, à mon sens, le film a beau montrer une coopération entre les sexes qui s’avère au final efficace, ce n’est pas pour autant que cette coopération est présentée sous un angle pertinent, notamment quand on voit la manière dont Korben parle à Leeloo par exemple.
      Le contexte de création, la fin du 20e, explique des choses c’est sûr mais ce n’est pas une excuse. Pas plus que ça n’est le cas pour Autant en emporte le vent, film culte et classique dans l’Histoire du cinéma. On comprend certains propos et attitudes via le contexte de création mais ça n’excuse pas tout et c’est normal d’y apporter un regard critique. C’est justifié que des choses d’Autant en emporte le vent soient vues comme problématiques maintenant : car elles le sont, et ce que ce soit avant ou de nos jours. Le truc c’est qu’à l’époque, il n’y avait pas forcément ce recul que l’on possède désormais. Mon article, lui, a justement comme but de proposer une interprétation et une analyse qui bénéficie du recul de notre époque autour de la thématique du sexisme.

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  5. ROMANI

    Qu’elles sont jalouses de la beauté de Leeloo.
    Ne vous prenez pas la tête avec ces regards critiques sur le sort des femmes.
    Vous savez bien que les femmes sont dotées de bien meilleures qualités.
    Les hommes n’ont qu’un seul pouvoir. La force.
    C’est bien triste pour eux.
    C’est m’amour Qui triomphe de l’ennemi dans ce film. Pour une fois pas les armes.
    Soyez fiers mesdames.
    Leeloo fait triompher. Par l’amour.
    Korben et l’armee N’y peuvent rien.
    C’est cela que je voie. Soyez fières.
    Laissez moi vous aimer pour cela.
    Laissez moi haïr ces machos qui prétendent gagner par la force.
    Leeloo est belle. Quel mal d’aimer la beauté ?

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    1. lapetitecreature

      Merci pour votre commentaire mais je pense que je me dois d’y répondre. Je me prends la tête car le soucis c’est justement la manière dont le corps de ces femmes est traité dans le film. Ce traitement est symptomatique d’où l’intérêt de le dénoncer. La manière d’aborder le corps féminin est l’un des premiers pans du patriarcat, c’est la source quelque part. Il n’y a pas de mal à aimer la beauté mais déjà qu’est-ce que la beauté ? Ce film en donne une image très normalisée et stéréotypée. Ensuite justement ces femmes sont réduites à leur beauté alors que ça n’a pas de raison ou de justification. De plus, évidemment que nous avons des qualités (encore heureux mais ces dernières ne sont pas intrinsèquement féminines et vice versa) . Évidemment que la force n’est pas meilleure et qu’il faudrait au contraire laisser plus de place à l’amour, à une vision bienveillante et laisser tomber les armes. Sur ce point je suis d’accord avec vous mais je trouve que ce thème est mal utilisé dans ce film étant donné la manière irrespectueuse dont les femmes y sont traitées : la vision qu’on a d’elles est limitée et réductrice. En ça ce n’est pas Leeloo qui gagne en vérité, c’est grâce à Korben que ça arrive et c’est dommage. Nous n’avons pas tiré les mêmes conclusions du film, ça arrive mais je persiste à penser qu’il dégage plus de mauvais messages que de bons. A bientôt peut-être !

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  6. benjamin BIGOT

    Bonjour, Votre analyse est remarquable. Malgré cela. Luc besson a voulu ces costumes pour frapper tel qu’il l’a fait pour vous. En effet, cette vision très sexualisé est déjà présente dans le monde dans le quelle nous vivons. (la campagne présidentielle de Mr Trump) Mais, la question qu’il s’est posé est, comment sera cette vision dans 200ans?
    Alors en effet ça peu choquer mais il faut voir pourquoi Luc Besson a voulu cela. Pour un Film a ce budget (90 millions de dollars), ce n’est pas anodin.
    Merci beaucoup de votre attention.

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    1. lapetitecreature

      Bonjour ! Merci de votre commentaire. En effet peut être est-ce une volonté de Luc Besson pour dénoncer cette hypersexualisation. Mais généralement pour dénoncer, il faut dans le récit que quelque chose remette en question ce propos or je n’ai pas le souvenir qu’un élément du film vienne approuver cette dénonciation. Korben est le premier a faire des critiques physiques sur une femme qui ne correspond pas aux critères de beauté. Et malgré son comportement très tendancieux qui nécessite que Leeloo le recadre (le baiser imposé), il finit avec l’héroïne quand même. Sans parler de tous les hommes au comportement graveleux qui insiste sur la plastique de Leeloo. Si il y a dénonciation, je la trouve personnellement un peu trop subtile pour être efficace. Il montre effectivement quelque chose de probable au vu de notre monde actuel (une société très sexualisée où le corps en particulier de la femme est exposé partout) mais il a plus l’air complice (angle de caméras par exemple) que dénonciateur à mon sens.

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  7. K

    Vous vous rendez compte qu’il y a un tas d’inepties dans votre page…. ou alors vous observez les choses avec un seul œil. Aucun sens critique neutre et objectif juste de balles à blanc pour incriminer un chef d’oeuvre.
    Sexualisation etc… cest vrai ! Mais ça peut être une critique de notre société qui va probablement empirer dans le futur. (Je suis pas de mauvaise foi, ca sert aussi grandement les intérêts du film, cependant leeloo reste habillée avec une tenue pas des plus sexy… la sexualisation a ses limites. )
    Le concept femme enfant… ok mais encore une fois j’ai l’impression que vous restez à la surface juste pour étayer vos dires. Le plus important c’est pas que ça puisse exister ca c’est malheureux cest certain mais c’est la réponse de cette femme.
    Leeloo, lors de ce dialogue avec Corben, lui dit littéralement de dormir comme on parlerait à son enfant. Ici l’enfant c’est Corben. Et le rôle primordial des femmes est également souligné, c’est une femme le personnage principale, c’est une femme qui amène les pierres, même chez les extraterrestres belliqueux il y a une femme qui prend les armes face à un homme qui se cache et fuit (apres on distingue pas le sexe des mangalores) .
    Effet trinity du grand n’importent quoi…
    Quand c’est Corben qui est soutenu par ruby rodd un personnage androgyne ou efféminé alors la on dit rien. Mais qu’une femme puissr nécessitera de l’aide ça devient du sexisme. Je comprends pas…
    Aussi cette fragilité de leeloo c’est ce qui la rend plus humaine que les humains, c’est de cette fragilité qu’elle tirera la force necessaire pour remplir sa mission.
    Et enfin c’est un film de type Disney, avec l’amour comme arme suprême et c’est Corben, qui devient un outil de ce schéma où il, étant amoureux et dépendant, doit le faire ressentir. Il passe de ce soldat/anti-hrros déshonoré évolue en un être fragile qui assume ses sentiments. Il est l’intérêt amoureux.
    J’ai la sensation qu’avec ce regard en surface sans réflexion objective approfondie, vous deservez davantage la cause féminine et loupez l’essentiel du film.
    J’espère ne pas vous avoir manqué de respect ou blessé. Je tenais juste à partager mon désaccord.

    K

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    1. lapetitecreature

      Bonjour et merci pour votre commentaire, il est assez sain que tout ceci amène du débat, surtout quand il s’agit d’œuvres aussi connues. Pour la sexualisation, personnellement je ne vois pas en quoi cela pourrait être une dénonciation. Vous l’avez dis vous même, cela sert les intérêts du film et selon moi cette « dénonciation » si ça en est une est vraiment trop subtile pour être qualifiée comme telle mais c’est mon avis.
      Sur le côté femme enfant, je vous encourage à regarder la vidéo YouTube de Pop Culture Detective Agency intitulée Born Sexy Yesterday que l’on m’a conseillé dans les commentaires plus haut et qui est très détaillée et parlante.
      Je comprend votre point de vue même si je ne suis pas d’accord avec. J’ai visionné le film dans un contexte bien différent que lors de sa sortie. Mon copain qui l’avait grandement apprécié ado, a lui aussi était interpellé lors de ce nouveau visionnage sur le traitement du féminin. Passé son premier visionnage plein d’émerveillement, il a pu lors de cette seconde fois justement s’attarder sur d’autres points et approfondir son avis.
      Cela dit j’entends que l’interprétation c’est subjectif.
      Pour autant je ne pense pas être passée à côté du film auquel j’ai reconnu certaines qualités, mais je pense plutôt que c’est le film qui est passé à côté de moi.
      Par ailleurs, la cause féminine devrait survivre à mon article, je ne m’inquiète pas trop.
      En espérant vous revoir sur le blog,
      La Petite Créature

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  8. Vince

    Leeloo n’est pas sexualisée, elle est juste pure car oui la nudité est égale à la pureté. On le voit bien qu’elle s’en fout de se mettre à poil devant les hommes, car elle n’y apporte aucune intention sexuelle. En effet ce sont les hommes qui sexualisent Leeloo (de part leur gène lorsqu’elle se déshabille).

    Les hôtesses et vendeuses (du mcdo) sexy ne sont qu’un reflet de notre réalité, elles sont ici pour nous démontrer que le sexe fait vendre, il s’agit d’une critique. Dans un film, tout ne doit pas être expliqué, une critique de la société doit se faire avec subtilité, il s’agit d’un film qui force le spectateur à user de son intelligence et esprit critique. Connaissant plutôt bien la filmographie de Besson, il est très méticuleux, rien n’est laissé au hasard, il fait confiance au spectacteur.

    Il n’y a rien de pire qu’un film étant trop explicatif, prenant le spectateur par la main comme si kous étions des enfants.. Ces films sont généralement mauvais car ils prennent les spectateurs pour des cons, comme si l’on avait pas l’intelligence nécessaire pour comprendre le message.

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    1. lapetitecreature

      Je suis bien d’accord que ce sont les hommes qui sexualisent Leeloo et que de son côté, elle vit sa nudité d’une manière totalement différente. Mais les commentaires et les actes des hommes autour de Leeloo renforce justement, selon moi, un côté nudité gratuite. Il n’y a pas que de la gêne de la part de ces hommes, il y a clairement du désir de l’envie. Leurs paroles et leur manière de se comporter confirment cela. Pour les femmes en uniformes sexy du mcdo, évidement que cela peut s’apparenter à une critique de la société comme quoi le sexe fait vendre car c’est très vrai. Cependant même si ça pourrait être le cas des serveuses du McDo, vu qu’elles sont dans un contexte purement commercial, c’est beaucoup moins le cas des hôtesses qui ont un rôle de suivi, pas de commerce. C’est pourquoi je ne suis pas d’accord avec vous sur ce point. De plus, si on ajoute les mouvements de caméra qui s’attardent sur les décolletés ou autres, j’ai vraiment du mal à me dire que c’est une critique subtile de la société.
      On peut tout à fait faire un film plus conscient de son époque et de lui même sans être lourd et explicatif. Un simple changement d’angle de caméra peut faire beaucoup, une ligne de dialogue aussi. Le 5e élément aurait pu faire cela mais selon moi ce n’est pas le cas.

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      1. Jeff

        Bonsoir.

        Je déterre un peu les vieux sujets… 🙂

        Simplement pour dire que je viens de regarder le 5eme élément et en faisant des recherches sur le casting, je suis tombé sur votre article (de 2018).

        Je tenais simplement à vous livrer mon sentiment après lecture.

        C’est un film que j’adore, que j’ai vu de nombreuses fois… Et pour la première fois en 2021, la tenue des personnages féminins dans le film m’a interpellé…

        Et c’est suite à ma réaction que je me suis dit : « les choses ont bien changé en 24 ans. Ce qui ne choquait pas forcément en 1997 parait aujourd’hui totalement déplacé  » … Et je trouve ça très bien. Ça note une vraie évolution de la société.

        Du coup, ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi juger ce film qui est clairement d’une autre époque avec nos critères et nos visions actuelles.

        A la fin du 20ème siècle, le corps de la femme était beaucoup plus « objétisé » que ce qu’il est aujourd’hui (ciné, télé, pub, clip musicaux etc). En 2021 les choses vont dans le bon sens (à mon avis).

        Mais est ce que revenir sur une époque, et la juger avec nos idées et sentiments 20 ans plus tard n’est pas « impertinent » (au sens premier du mot), et est ce que un discours tel que le votre ne fait pas simplement que provoquer ou nourrir un ressentiment sur quelque chose (l’hyper sexualisation de la femme) qui aujourd’hui tend petit à petit à disparaître ?

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      2. lapetitecreature

        Bonjour, je comprends tout à fait votre point de vue. Néanmoins il m’aurait été difficile de donner un avis autre que quelqu’un avec un point de vue actuel étant donné que je l’ai regardé pour la première fois il y a un ou deux ans. Je pense qu’il est effectivement important de replacer un film dans son contexte pour mieux le comprendre ainsi que ses imperfections mais je ne pense pas qu’il soit « impertinent » pour autant de ne pas prendre les œuvres culturelles « anciennes » pour les réfléchir avec nos yeux actuels. Au contraire, elles permettent d’avoir un bon point de comparaison par exemple et vu que ce sont des œuvres encore regardées aujourd’hui, apposer dessus un regard critique me paraît tout à fait justifié. De fait, la société va dans le bon sens, le chemin est encore long mais ce problème d’hypersexualisation féminine est de plus en plus pointé du doigt et des efforts et une vraie réflexion sont entrepris, ce qui est positif, mais selon moi cette réflexion peut difficilement s’opéré sans une analyse du passé car ce qui est produit aujourd’hui est la résultante en partie de ce qui l’a précédé.

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