Je suis présentement encore en train de renifler au moment où j’écris cet article. J’ai pleuré et je me sens triste mais c’est une douce tristesse, de celles qui rendent un peu heureux quand même.
Cela fait deux, si ce n’est trois ans, que l’on m’avait conseillé de regarder Beignets de tomates vertes, un film de 1991 réalisé par Jon Avnet qui porte à l’écran le célèbre roman du même nom écrit par Fannie Flagg.
On me l’avait conseillé car je vivais un moment difficile, une période où j’étais malheureuse et où j’avais dû mal à envisager l’avenir ou même la venue d’un avenir. La personne m’avait alors dit quelque chose du genre : « Vous devriez vraiment voir ce film, c’est une merveille qui traite de l’amitié et de femmes de caractère ». J’avais noté la référence mais ce n’est qu’aujourd’hui que je me suis lancée et bon sang… c’était vraiment bien.
De quoi ça parle Beignets de tomates vertes ?

Dans Beignets de tomates vertes, Evelyn Couch, mariée et malheureuse dans sa vie, va avoir le bonheur de croiser la route de Ninny Threadgoode, une octogénaire loquace qui va lui redonner le sourire. Ninny contera à Evelyn l’histoire des gens qui ont bercé sa jeunesse dans une petite ville d’Alabama et notamment la profonde complicité qui a unit Idgie Threadgoode et Ruth Jamison pendant de longues années. Ces deux dernières ne partaient pas gagnantes pour s’aimer tant elles étaient opposées mais les grands amours et les cœurs sincères n’ont que faire des différences. Malgré un temps d’éloignement entre elles deux, Ruth appela finalement Idgie afin qu’elle l’aide à fuir son mari violent, Frank Bennett. Elles décidèrent par la suite de vivre ensemble et d’ouvrir le Whistle Stop Café où elles servaient notamment…des beignets de tomates vertes. Malheureusement, le mari de Ruth n’en avait pas finit avec elles… La narration suit alternativement l’histoire d’Evelyn et de Ninny et celle de Ruth et Idgie.
Pourquoi c’est bien Beignets de tomates vertes ?

Ce film est un film sur l’amour, l’amour tout court. Celui qui unit les gens, qui unit les âmes, même de passage. L’amour qui unit face à la bêtise humaine. Ruth et Idgie représentent tout cet amour et l’incarnent au fil de leur vie. Elles témoignent affection et respect à toutes personnes qui croisent leur chemin et particulièrement celles qui sont rejetées par les autres. A l’époque de la jeunesse des deux femmes, la ségrégation a toujours d’immondes relents (l’Alabama est dans le sud des Etats-Unis) et certains tentent d’imposer leur vision injuste des choses à ceux qui selon eux, bafouent leur « ordre moral ». Ruth et Idgie militent pour le vivre ensemble et l’appliquent à leur quotidien autant qu’elles le peuvent.

Elles décident de vivre leur vie comme bon leur semble et de se protéger l’une l’autre dans un esprit de sororité à toute épreuve qui encourage à la solidarité ! Les deux femmes défient les conventions sociales et ne se laissent pas faire : elles travaillent, ne vivent pas avec un homme, rejettent les quand dira-t-on et aiment sans barrière ou a priori. Idgie, dès son enfance d’ailleurs, fait preuve de rébellion face à l’ordre établi : elle a horreur des robes endimanchées et ne jure que par les habits masculins pour mieux pouvoir crapahuter.
Elle grandit en marge par choix, blasphème, jure, boit et joue au poker. Dans les résumés, on la décrit comme un « garçon manqué » mais c’est faux. Elle est une fille qui impose sa liberté dans un monde qui aime bien être binaire pour tout. Ceci dit, à cette époque, pour un caractère comme Idgie, la vie d’un garçon devait paraître enviable, ça c’est sûr. On continuera de dire des filles qu’elles sont des garçons manquées tant qu’on verra par le prisme de l’éducation genrée. Cet esprit de rébellion c’est le plus beau cadeau que transmet Idgie à Ruth, en plus de son soutien.
J’ai appris que dans le roman, les deux femmes sont en couple mais le film ne le montre pas clairement (même si on peut s’en douter), ce que je trouve dommage. C’est, à mon sens, le seul bémol du film. En effet, proclamé un si joli message de bienveillance sans montrer la vraie nature de l’amour entre Ruth et Idgie c’est triste. C’est pourquoi j’ai décidé à l’avenir de lire le roman également, qui est apparemment bien plus riche sur certaines problématiques.
Enfin, il est très touchant de voir l’évolution d’Evelyn. Grâce à son amitié avec Ninny mais aussi grâce au souvenir de la vie haute en couleurs de Ruth et Idgie, Evelyn se métamorphose et s’affirme. Elle s’affranchit de ses croyances et devient la personne qu’elle aspire. Une jolie histoire de vie qui vous donne des ailes !

Ce film (et son roman d’origine à coup de sûr) vous donnera la larme à l’œil, la morve au nez et le sourire aux lèvres. À regarder absolument car dans ce monde de brutes, on a bien besoin d’un peu de douceur… et de beignets de tomates vertes !
Je l’ai regardé il y a bien longtemps, sans percevoir tous ses aspects je pense (je devais être au collège !). Je me souviens surtout de passages assez dramatiques un peu traumatisants, mais c’est un film qui m’avait marqué, l’ambiance générale, tout… Il faudrait que je le revois. Merci pour cet article qui lui rend un bel hommage (et qui est très émouvant)
J’aimeAimé par 1 personne
Merci pour ton commentaire ! j’ai essayé de retranscrire le mieux possible mon émotion face au visionnage 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
J’avais complètement oublié l’histoire de ce film mais je me rappelle parfaitement l’avoir adoré quand je l’ai vu adolescente… l’atmosphère et l’émotion transmises par ces femmes fortes et incroyables … de vraies filles réussies plutôt que des garçons manqués 😉 très jolie écriture ma soeurette pour ce film qui me parle plus que les Zombies 😂
J’aimeAimé par 1 personne
ah ça j’imagine bien que c’est plus ton registre ! mdr
J’aimeJ’aime
J’avais adoré ce film mais surtout le livre
Beaucoup d’émotions en lisant ton article Bravo et moi aussi je suis plus sensible à ce type de films que les zombies ! !!!!
J’aimeAimé par 1 personne
merci 🙂 j’ai très hâte de lire le livre !
J’aimeJ’aime