Mon rapport à la nuit : confessions d’une noctambule

 Dans cet article, j’ai envie de me livrer un peu et d’expliquer le rapport particulier que j’entretiens avec le temps de la nuit. Je suis en effet ce que l’on appelle « un oiseau de nuit » ou une noctambule. J’aime vivre la nuit, à ceci près que je l’aime en solitaire ou en couple, à l’écart des réjouissances festives des boîtes de nuit ou des bars.

Au départ la nuit n’était pas mon amie car j’ai toujours eu peur du noir. Cette peur irraisonnée s’invite encore parfois à l’âge adulte, et notamment quand je dors seule. Malgré tout, il arrive que certains soirs, malgré la présence de mon homme à mes côtés, j’ai beaucoup de mal à éteindre notre petite lampe de chevet. Dignité es-tu là ?

Mais pourquoi avoir peur du noir ? Parce que dans le noir on se sent vulnérable : plongée dans un monde sans lumière, je me sens à la merci de tout et de rien. Au contraire, en laissant la lampe allumée, j’ai l’impression de mieux contrôler mon environnement, ce qui me rassure. D’autant plus que mon cerveau inventif adore meubler de choses effrayantes les zones d’ombres (comme une porte ouverte dans le noir par exemple, bon sang je déteste laisser la porte de la chambre ouverte la nuit !).

Au-delà de l’obscurité de la chambre à coucher, je me méfiais déjà enfant du moindre recoin obscur, persuadée que le danger pouvait s’y terrer. Je me souviens notamment d’une anecdote concernant un appartement où j’ai vécu enfant jusqu’à mes 6 ans. L’entrée de cet appartement était assez vaste et donnait sur plusieurs endroits : sur le salon, le couloir des chambres et sur un cagibi toujours ouvert et plongé dans le noir. Quand je traversais cette entrée pour me rendre ailleurs, il m’arrivait d’accélérer le pas pour m’éloigner au plus vite du cagibi qui à l’époque me terrifiait et d’où je craignais que surgisse un monstre pour m’attraper. Vous pouvez noter que j’étais déjà très rationnelle à cette époque.

En même temps, sans vouloir me trouver d’excuses, dans les films d’horreur, la pièce ou le recoin sombre est souvent l’endroit où les hostilités commencent.  Et après tout, les films de zombies nous ont appris quoi ? à viser le cerveau pour être efficace ! Les films d’horreurs, eux, nous apprennent à rester groupés et à ne pas aller vérifier le truc bizarre qui fait du bruit dans la cave humide et sans lumière de Tata Esther !

Non.Pas.la.Cave.BORDEL

D’ailleurs en parlant de films d’horreurs, même si je ne suis pas à un paradoxe prêt vu que je  les adore, je suis bien consciente que parfois ça ne m’aide pas à passer une bonne nuit. Mais bon, dans ces cas-là j’essaie d’assumer ma curiosité horrifique avec panache (ou pas) ! C’est le jeu ma pauvre Lucette !

Si on ajoute à tout cela, que j’ai du mal à lâcher prise et à me détendre, l’endormissement est parfois complexe. Etant ce que je suis, j’ai peu à peu appris à vivre la nuit différemment, quitte bizarrement, à parfois la préférer au jour, pour différentes raisons.

Je pense que si j’aime le temps de la nuit c’est parce que c’est un moment réservé au personnel en général. A l’inverse, la journée c’est une période qu’on dédie au travail, à la société , aux relations sociales… Bien que certaines personnes travaillent de nuit également (professions médicales, de surveillance…) et que le monde en soit ne s’arrête pas de tourner, il est quand même admis que la majorité des gens font leurs activités professionnelles durant la journée.

La soirée et la nuit sont donc à part. C’est le retour dans les foyers, le moment où notre attention va s’éloigner de nos obligations pour aller faire autre chose : profiter de son ou sa chérie, de ses proches, regarder des films, des séries, lire, dessiner, bref, faire ce qu’on a envie.

Pour ma part, je suis une cinéphile gourmande en séries, en films et en documentaires. De nombreuses claques cinématographiques, je les ai eu à 3h du matin par exemple. À cette heure tardive, le sommeil commence à doucement m’envelopper et vient annihiler toutes les pensées pénibles qui pourraient me distraire du visionnage. Dans cet état cotonneux, je suis alors complètement attentive au film et l’expérience filmique en est renforcée.

Il y a tant à voir, à découvrir et à lire que même si j’y consacre toutes mes nuits je n’arriverai pas à étancher mes envies. Néanmoins, j’aime un peu tirer sur la corde et grapiller plusieurs heures pour regarder et lire encore. J’ai également remarqué que je suis plus créative la nuit : les idées fusent et l’imagination se délie. Pour cette raison, j’aime poursuivre l’écriture de mes articles le soir ou la nuit.

Evidemment, un rythme pareil crée un décalage et pousse parfois à l’irraisonnable, surtout si on a pas un rythme précis comme ça a été mon cas dernièrement. J’essaie de corriger le tir mais c’est parfois difficile. Pour autant, la nuit reste et je pense restera, un moment particulier pour moi. Un temps de refuge où l’on se met en retrait du monde et qui n’appartient qu’à nous. Et puis, la nuit c’est beau. Le ciel d’encre, la lune dans ses différentes phases, les étoiles qui scintillent… La nuit a ce quelque chose de mystique qui la rend si particulière et parle à mon côté romantique.

Et toi alors, oiseau de jour ou oiseau de nuit ?

 

 

 

 

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