Coup de cœur BD : La soutenable légèreté de l’être

J’avais vaguement entendu parler cette BD à venir (en notant la référence à l’oeuvre de Kundera) mais sans plus. C’est en voyant une vidéo « bande annonce » de l’autrice, Eléonore Costes sur sa chaîne youtube que j’ai décidé dans la seconde de lire ce livre. Dans la vidéo, Eléonore Costes met en scène l’un des passages clés de la bande dessinée : le moment où elle explique à un médecin ce qui fait la complexité de sa vie et de son mal-être. Cette seule vidéo m’a bouleversé et l’émotion a continué durant la lecture.

→ La vidéo en question

La soutenable légèreté de l'être Costes Karensac

La soutenable légèreté de l’être a été écrit par Éléonore Costes que vous avez sûrement déjà vu sur Youtube pour ses apparitions régulières (et son travail d’autrice) sur des chaînes comme Golden Moustache et le Studio Bagel. L’illustration a été réalisée par Mlle Karensac, notamment connue pour avoir remporté à Angoulême le prix de la Révélation Blog en 2015. La BD est publiée chez Delcourt dans la collection Une case en moins.

→ Le blog de Karensac : http://blickaboo.blogspot.com/

De quoi ça cause La soutenable légèreté de l’être ?

Cette BD est autobiographique. Éléonore Costes nous parle de son mal être récurrent, des crises qu’elle traverse et qui l’ont amené à se faire hospitaliser pour un mal de ventre à l’origine d’abord inconnue. Cette hospitalisation l’amène à réfléchir sur sa vie et sur les épisodes marquants qui ont émaillé celle-ci.

Pourquoi c’est bien La soutenable légèreté de l’être ?

Une fois le livre fini, j’ai tout de suite pensé à la vidéo Street Tattoo de Marion Seclin où elle explique pourquoi elle aime tant le film La La Land. En effet, elle s’est identifiée à l’héroïne du film de part leur métier commun de comédienne mais également parce que la réalité qui y était représenté était véridique, cohérente et qu’elle montrait sans fard la difficulté de ce métier et les remises en question permanentes qu’il entraîne.

→ C’est à partir de 11’40 : https://www.youtube.com/watch?v=FEy9UR7nItY

Lors de ma lecture j’ai ressenti la même chose. J’ai eu l’impression de voir la vie de quelqu’un qui me ressemblait BEAUCOUP. Tout ce qu’Éléonore ressentait, son mal être, ses peurs : je l’avais vécu. L’identification étant très forte, le livre m’a chamboulé dans les grandes largeurs. J’ai eu mal mais je me suis sentie moins seule.

Je suis névrosée, angoissée, anxieuse, bref un bon paquet de dénominations peu flatteuses qui rythment mon quotidien. Je ne me réduis pas à ça mais cela fait parti de ma vie.

La peur irrationnelle du requin dans la piscine, les maux de ventre, le stress quasi permanent, la thérapie, la fuite sociale, les crises existentielles, l’aide médicamenteuse, l’opposition face au modèle parental, la culpabilité et l’incompréhension de l’entourage… Lolo comme elle aime se surnommer et moi, on a pas mal en commun (sans être des copier coller pour autant).

J’ai également beaucoup aimé sa réflexion sur les métiers créatifs. Alors qu’elle dit au médecin ce qu’elle fait dans la vie (auteur, comédie etc..), ce dernier lui répond que ces métiers sont stressants et que son angoisse viendrait de là mais Lolo déclare l’inverse : « Non je pense que c’est parce que je suis stressée que je fais ces métiers-là ». Cette réflexion a eu un fort écho chez moi puisque j’ai beaucoup de mal à m’imaginer à nouveau dans un métier « traditionnel ». J’ai choisi de me lancer en freelance dans l’écriture (rédaction web etc…) car je ne me vois pas faire autrement malgré les galères que cela entraîne. J’adore écrire, apprendre. Comme l’a souligné l’une de mes sœurs, j’aurais sûrement adoré la carrière d’universitaire ^^. Envisager le futur est angoissant. La vide « d’adulte » est angoissante. Lolo souligne d’ailleurs à quel point le temps de son enfance, qu’elle compare à un cocon, lui manque.

Si vous voulez un témoignage réussi sur la peur et les questions existentielles, La soutenable légèreté de l’être est fait pour vous ! De l’humour, de l’émotion, de la remise en question, du recul : Éléonore Costes se livre avec finesse , le tout illustré brillamment par Mlle Karensac. J’ai adoré ♥

 

 

 

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