Compte rendu bien difficile que celui-ci. Ce roman a été choisi par beaucoup pour le challenge. Personnellement, la première fois que j’en ai entendu parlé c’est via Margaud, de la chaîne (et du blog) Margaud Liseuse dans son bilan du challenge de l’année dernière. Elle semblait enchantée par sa lecture et le conseillait avidement, tout en précisant l’étrangeté du dit ouvrage (ainsi que sa noirceur et sa cruauté).
Alors je me suis lancée en l’inscrivant dans mon Pumpkin Autumn Challenge pour la section « Vous prendrez bien un verre de True Blood ? ».
Voici ce qu’en dit la quatrième de couverture : « Anthelme croit en la magie des livres qu’il dévore. Étudiant désabusé et sans attaches, il décide de vivre en ermite et de s’offrir un destin à la mesure de ses rêves. Sur son chemin, il découvre une étrange forêt d’arbres écarlates, qu’il ne quitte plus que pour se ravitailler en romans dans la bibliothèque la plus proche. Un jour, au hasard des étagères, il tombe sur un ouvrage qui semble décrire les particularités du lieu où il s’est installé. Il comprend alors que le moment est venu pour lui de percer les secrets de son refuge. Mais lorsque le maître de la Sylve Rouge, beau comme la mort et avide de sang, l’invite dans son donjon pour lui conter l’ensorcelante légende de la princesse Apostasie, comment différencier le rêve du cauchemar ? »
Bon sang, par où commencer ? Et bien peut être par le commencement. Le début de ma lecture a été périlleux, difficile. L’écriture ne me plaisait pas mais alors pas du tout. C’était une écriture lourde, chargée, pleine de superlatifs. Assurément, Stephen King aurait détesté. J’ai failli reposer le livre, la tête trop pleine de tournures alambiquées mais malgré tout j’ai continué car je voulais savoir.
En fait, sans m’en rendre compte, le livre m’avait déjà attrapé dans ses filets. L’histoire d’Anthelme mais surtout celle d’Apostasie m’ont piégé dans une très jolie toile. J’ai été touché par le personnage d’Anthelme, je me suis souvent reconnue en lui. La détresse de la reine m’a percé le coeur et j’ai ressenti une peine immense pour les amants maudits et les Vermines. Les décors, les descriptions de cette Sylve Rouge, des étranges êtres qui y vivent tout est aussi noir que magnifique. Un endroit littéralement hors du temps où tout n’est que mystère et merveille. Une contrée gorgée de légendes, d’espoirs et de tragédies dans laquelle on se perd volontiers au fil des arbres rouges.

Ce livre est un ovni. C’est un conte noir, tragique, beau et sirupeux qui perdrait beaucoup de son effet sans l’écriture incroyable de Vincent Tassy. Je dois bien l’avouer, l’écriture sert l’histoire, elle ne fait même qu’un avec elle. L’érudition de l’auteur qui est professeur de lettres transpire à chaque page et j’ai été ravie d’apprendre de nouveaux mots, moi qui suis toujours friande de vocabulaire. Parfois je me suis retrouvée à être bluffée par certaines images, certaines métaphores ou comparaisons, le talent est bien là et l’ambiance offerte est sans pareille. La lecture demande un effort au début, je le concède, mais après tout se met en place et on suit le chemin tout tracé que Vincent Tassy déploie devant nous. Si l’histoire vous intrigue, essayez, je garantie que vous serez charmé sans vous y attendre. Ce livre n’est cependant pas à mettre entre toutes les mains, certains passages sont très violents. Vous voici prévenus et j’espère intrigués…
Tous les romans de Vincent Tassy sont publiés aux éditions Du Chat Noir, la version poche d’Apostasie est publiée chez Mnémos.
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