Gros bébé bien dense de 220 pages, Shangri-La avait fait réagir lors de sa parution en septembre 2016 et s’était vu sélectionné pour de nombreux prix. Mathieu Bablet n’a finalement eu aucune récompense mais cela n’empêche pas son Shangri-La de mettre tout le monde d’accord.
L’histoire pourrait passer comme vue et revue. L’humanité a dû s’exiler hors de la terre. Elle vit désormais depuis quelques centaines d’années dans un vaisseau où une nouvelle société a éclot. Nouvelle ? Pas tant que ça.
Car cette société spatiale n’est qu’une reproduction de la nôtre en pire. Plus suffocante avec des appartements étroit et en hauteur. Plus manipulée avec une omniprésence et une injonction à la consommation plus affirmée encore. Nous suivons dans ce cadre bien plus asphyxiant que ne le laisse présager la couverture, différents destins en lutte contre le système en place. Naissance d’une rébellion, hubris scientifique et mortifère, citoyens consommateurs : finalement Shgangri-La réussit surtout dans les questions et les réflexions qu’il amène.

Impossible que le lecteur ne soit pas interpellé par ce que Mathieu Bablet raconte et montre. Sa galerie de personnages représente autant de citoyens que de travers. Autant d’illusions que de mauvais choix. Son trait souligne très bien son propos et il excelle dans la juxtaposition de l’intérieur froid et confiné avec le dehors monumental et libre.
C’est donc une très bonne lecture que je suis heureuse d’avoir enfin lue. Elle me permet de valider la sous catégorie « Rêverons nous de montons électriques » du menu Automne Astral de Mon Pumpkin Challenge 2019.
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