Fleabag et le confinement

Fleabag est une série créée par Phoebe Waller-Bridge où elle incarne également le personnage principal. En gros, on y suit le parcours d’une jeune femme londonienne, Fleabag, un peu paumée sur tous les plans : amoureux, familial, amical et financier. Ce serait un euphémisme de dire que l’héroïne est en fait, en train de sombrer.

Fleabag Phoebe Waller-Bridge

La particularité de la série est que le personnage principal interpelle régulièrement le spectateur en brisant le 4e mur pour commenter l’action ou partager ses pensées. Auréolées de plusieurs prix , Phoebe Waller-Bridge et son oeuvre ont fait leur trou dans le domaine de la série comique. Il faut également ajouter que la créatrice avait déjà réussi un coup de maître avec la série Killing Eve que j’ai envie de découvrir depuis longtemps. Enfin, pour terminer cette longue introduction, je précise que je n’ai pour l’instant regardé que la première des deux saisons de Fleabag.

Venons en au fait : je n’ai pas vraiment aimé Fleabag. Elle m’a fait rire parfois oui car Fleabag est incroyablement sarcastique et pertinente quand elle ne passe pas son temps à foutre sa vie en l’air. Mais justement, tout du long j’ai ressenti un malaise car les décisions et le comportement des personnages me laissaient perplexe. J’ai d’ailleurs deviné l’issue du problème qui rongeait l’héroïne assez rapidement. Durant le visionnage, je me disais : je ne comprends pas l’engouement autour de cette série. Puis est venu le dernier épisode où Fleabag lâche les vannes sur le mal être qui la ronge. La chialade était pas loin mais je l’ai ravalé dignement. C’est à dire avec le museau qui tressaute et la larme prête à couler.

Fleabag Phoebe Waller-Bridge

Puis clap de fin, générique. Je décide ensuite de profiter d’avoir le salon pour moi toute seule à bientôt minuit pour écouter de la musique afin de me détendre et de me défouler. Et bien que ce ne soit pas dansant, je me retrouve à écouter Moral of the story de Ashe et voilà qu’au moment du refrain (qui n’a pas vraiment grand chose à voir avec ma situation actuelle je précise) : je fonds en larmes. Dans mon cerveau c’est alors un flot incontrôlable de pensées. Je pense à toutes les mauvaises décisions que j’ai prise et que j’aurai pu prendre. Je pense à ce poids que l’on peut avoir sur les épaules et qui nous fait dire parfois qu’on est vraiment une merde sans le plein contrôle de notre propre vie. Je pense à ce côté acariâtre et vil qui fuse au travers de ma bouche ou de mes pensées. Je pense à ma colère contre moi même de ne pas finir ce qui me tient le plus à coeur. Je pense à Holly le cochon dinde de Boo, l’amie de Fleabag, qui a besoin de compagnie sinon elle se laisse dépérir. Ce qui m’a fait évidemment penser à mon lapin qui est mort sans moi. Je pense à mon incapacité à prendre soin d’une autre personne que moi même malgré tous les conseils que je ne me prive pas de donner car arriver à m’occuper de moi est déjà un défi quasi quotidien.

Bref je n’ai pas vraiment aimé Fleabag car je crois qu’en fait c’est une excellente série qui m’a touché beaucoup plus que je ne le pensais. Un peu comme si j’étais une Fleabag dont une bonne partie de l’énergie était destinée à faire croire qu’elle n’en est pas une.

Bouleversée et à fleur de peau, je commence à avoir la désagréable sensation que mon SPM est en avance et qu’il dure en fait des plombes. Ce serait donc ça les effets du confinement ? Nous mettre dans un état de SPM éternel ? Chouette je pensais que ce contexte anxiogène amenait juste du stress et de l’incertitude.

Je m’arrête là car je dois aller me laver, étendre mon linge et que c’est assez de larmes pour ce soir. Bon sang, heureusement que je suis confinée avec mon mec.

Et figurez-vous que le plus drôle c’est que j’ai vraiment envie de regarder la saison 2.

 

Merci à toi qui as pris la peine de lire cet épanchement incontrôlé. Dehors des gens meurent et d’autres personnes essaient tout ce qu’elles peuvent pour les sauver. Pas besoin de SPM pour ressentir toute cette colère face aux injustices en cours et aux aberrations venues d’en haut qui les amplifient.

Allez, rideau.

Bonne nuit les gens et bonne nuit à toutes les Fleabag.

8 commentaires

  1. paradisehunter35

    Si cette série t’a permis de voir quelque chose en toi que tu refusais inconsciemment de voir, c’est effectivement une bonne série 🙂 .
    On merde tous dans la vie. Mais il y a une chose qu’il faut bien comprendre : il n’y a pas de bon ou mauvais choix, il y a juste des choix.
    La vie c’est une seule et unique prise et dans le fond tant pis si tu merdes à un moment. Il faut juste prendre conscience de cela et se dire : « ok j’ai merdé, point ». Bien sûr que parfois il faut essayer de comprendre ce choix, de l’analyser mais cette réflexion doit permettre de laisser cela derrière soi.
    Comme le disait les personnages d’une vieille série pour enfants des années 80 (Fraggle Rock) : « Rien ne sert de pleurer sur le lait renversé ». Idiot ? Non pas du tout 🙂 .
    En tout cas, pleurer de tout son soûl est l’une des meilleures thérapies qui existe !
    Haut les coeurs !

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