Tout le monde (ou presque) connaît Harry Potter. Cette histoire d’un jeune garçon qui apprend à onze ans qu’il est un sorcier a fait le tour du monde. Les romans écrits par la talentueuse J.K. Rowling ont notamment été traduits en pas moins de 75 langues. Ensuite, le succès s’est confirmé et s’est amplifié avec les adaptations cinématographiques de la série. Le premier roman, Harry Potter and the Philosopher’s stone (ou Harry Potter à l’école des sorciers en France) est paru en 1997 aux éditions Bloomsburry et ce, après avoir été refusé par d’autres maisons d’éditions sous prétexte que le livre était trop long pour intéresser des enfants. Ah la boulette !
Harry Potter est devenu un véritable phénomène, en partie générationnel et à travers cet article je vais vous expliquer ma relation avec la saga et en quoi, à mon sens, elle est importante dans le patrimoine littéraire.
Un phénomène générationnel
Inutile de vous le cacher (car je pense que la Terre entière est au courant) je suis une vraie fan d’Harry Potter ou autrement dit une « potterhead ». Quand j’ai lu le premier tome, j’avais peu ou prou le même âge que le héros soit 10/11 ans. Etant donné que j’avais bien accroché à l’histoire j’ai poursuivi la lecture des romans et me suis précipitée en salle à chaque sortie des films. J’ai pour ainsi dire grandi avec cette saga littéraire et filmique. J’ai traversé les mêmes problématiques et les mêmes questionnements adolescents que les protagonistes alors forcément l’attachement et l’identification ont joué pour beaucoup dans mon amour pour la série.

Nous avons grandi et évolué quasiment au même rythme que nos héros préférés. De ce fait, Harry Potter est devenu en partie un phénomène générationnel.Il fait souvent office de madeleine de Proust pour la génération née dans les années 90 dont je fais partie. Mon copain, qui n’a pas lu les livres mais a vu tous les films m’a confirmé ce sentiment. Il a aimé suivre l’évolution du personnage et de l’histoire en fonction de l’âge des héros. En effet, l’intrigue se complexifie et l’atmosphère s’assombrit au fil des tomes : nous passons d’une innocence candide et émerveillée par la magie à des situations plus dramatiques où la magie en question, s’avère être dangereuse voire mortelle, entre de mauvaises mains. Les héros doivent faire des choix difficiles, des sacrifices et faire preuve de courage alors qu’ils ne sont pas encore totalement adultes.
La richesse d’un univers
Néanmoins, attribuer le succès de la saga à son effet générationnel serait réducteur. Grâce au talent de son auteure, Harry Potter avait tout pour plaire aux amateurs de fantastique, quel que soit leurs âges. Pour preuve, ma tante et marraine Magali, 63 ans au compteur, est une inconditionnelle de la saga comme sa filleule ! J.K Rowling a su inventer une mythologie et un univers fascinant et complexe qu’elle intègre à notre propre réalité !

Elle nous fait découvrir un monde merveilleux sans l’enlever d’un cadre réaliste où les moldus (les non sorciers) existent et mènent une vie tout à fait normale. Même si les scènes de ce genre ne sont pas majoritaires dans l’histoire, je trouve toujours fascinant les trouvailles de J.K Rowling pour faire coexister ces deux mondes et même les faire collaborer. A tel point, qu’on peut parfois se demander si un tel monde n’existe pas réellement mais nous serait invisible.

J.K Rowling a fait des études de littérature antique, ses connaissances lui ont permis de disséminer de nombreuses références faisant appel à l’étymologie ou aux légendes qui parsèment notre civilisation → Le nom du personnage de Bellatrix Lestrange provient du latin Bellum (guerre) et signifie guerrière ou belliqueuse : un nom tout trouvé pour une partisane des forces du mal.
Un monde avec ses traditions
L’univers inventé par Rowling est absolument envoûtant et d’une richesse incomparable. Tous les pans et les domaines de la vie sont touchés. Le monde des sorciers a ses propres codes, sa propre culture et ses propres règles ou encore ses propres expressions ! Le sport des sorciers lui-même, le Quidditch, fait rêver et modernise le mythe de la sorcière sur son balai.


Harry Potter à l’école des sorciers est le tome qui prête le plus à l’émerveillement face à cet univers car, comme Harry, nous plongeons tête la première dans ce monde magique à travers les yeux d’un enfant de onze ans. La découverte du monde qui est désormais le sien nous emporte et nous charme immanquablement ! Harry apprend que sa grenouille en chocolat peut s’évader, que les photos et tableaux sont animés ou qu’il peut voler sur un balai. Il y’a de quoi en mettre plein les yeux à l’enfant qui sommeille en vous ! Tout ce merveilleux est en plus servi par la plume de Rowling, fluide et très agréable à lire.
Un bestiaire magique
La faune et la flore magique qu’a inventée Rowling participe à nous faire aimer son monde des sorciers.
Prenez, par exemple, la place des hiboux et des chouettes dans la vie magique. Ces volatiles sont primordiaux du fait de leur rôle de postier ! Alors c’est sûr, c’est plus long qu’un mail mais recevoir son courrier par hiboux a quand même plus de panache.
En plus de faire preuve d’une imagination redoutable, Rowling se réapproprie également des créatures de légendes ou encore des plantes particulières pour les fondre à son environnement imaginaire : on y trouve des dragons divisés en plusieurs espèces, des licornes et même des phénixs, comme l’adorable Fumseck de Dumbledore. Ces derniers peuvent guérir d’une larme toutes les blessures et, de manière cyclique, se consument puis renaissent de leurs cendres pour continuer leur vie éternelle comme dans les légendes que nous connaissons.
Comme dit plus haut, l’auteure s’attaque aussi à la botanique ! Dans l’univers d’Harry Potter, la mandragore devient une plante aux propriétés magiques. Dans la réalité, la mandragore a de réelles propriétés médicinales et a effectivement des racines dont l’apparence peut faire penser à un humain grossier. J.K Rowling est parti de cette base réelle pour donner une dimension magique à la mandragore qui ressemble alors à un bébé difforme et geignard mais qui s’avère très utile pour guérir d’une pétrification inopinée.
La magie de Rowling opère à tous les niveaux. La richesse de son monde permet d’élargir les intrigues au-delà de celle de Harry Potter, d’où le succès du film Les Animaux Fantastiques. A partir d’un manuel scolaire sur la faune magique, il est possible de développer une histoire à part entière. Pour ma part, j’ai adoré le film Les Animaux Fantastiques. J’y ai retrouvé un émerveillement à la Harry Potter mais avec la fraîcheur d’ une nouvelle intrigue et de nouveaux personnages. Grâce à cette nouvelle trilogie on prolonge le plaisir tout en amenant des explications sur le passé et l’Histoire du monde magique ! Un vrai bonheur !

Le message universel d’Harry Potter
Cette saga, il est vrai, a surtout touché la génération des années 90 du fait de sa date de parution et de sa popularité un peu tardive aux environs du début des années 2000. Néanmoins, les valeurs et les messages sous-jacents des aventures d’Harry Potter peuvent traverser les générations et les époques. A travers son intrigue et les péripéties de ses personnages mais aussi à travers leurs drames, Rowling aborde de nombreux thèmes sociaux et cruciaux.
La lutte sociale ou lutte des classes est illustrée à travers l’opposition entre la famille aisée des Malefoy et la famille modeste des Weasley. Lucius Malefoy essaye de toujours rabaisser les Weasley à leur simple situation financière tandis que de leur côté, les Weasley, malgré les difficultés du quotidien inhérentes à un petit budget, font tout pour mener une vie heureuse au-delà de toute considération économique.
De la même manière, le thème du racisme est abordé dans Harry Potter. Néanmoins, il ne passe pas par la couleur de la peau mais il s’illustre ici selon la pureté du sang magique. Les sorciers peuvent être des sorciers de sang pur c’est-à-dire qu’il n’y a aucun sang de moldus dans leurs veines mais il existe (et c’est très courant) des sangs-mêlés issus d’un sorcier et d’un non-sorcier comme Seamus Finnigan qui est né de l’union d’un moldu et d’une sorcière. Le cas d’Hermione Granger est un peu moins répandu. En effet, bien que sorcière, elle est née de parents moldus ! Toutes ces différences sont mal vues par certains qui estiment que seul le sang pur prévaut : c’est l’idée que prône par exemple Voldemort et ses partisans. Cette idéologie est régulièrement assimilée au nazisme pour son aspect raciste mais aussi sa domination par la terreur et les meurtres.
Les Weasley et les Malefoy sont deux familles de sang pur et les deux pères de famille travaillent tout deux au Ministère de la magie. Cependant, Lucius Malefoy fait en sorte de jouer de son rang et de sa fortune pour développer des relations et ainsi asseoir une certaine domination sur ses pairs, alors qu’Arthur Weasley est un homme simple, sans ambition démesurée.
Malgré cela, chez Rowling, on est loin de l’idée manichéenne qui voudrait que les gens fortunés soient forcément mauvais. Harry, de fait, a hérité d’une jolie fortune de la part de ses parents mais pour autant il fait preuve de mesure et de modestie mais aussi de générosité auprès de son entourage et en général.De la même manière les personnages sont rarement ou tout blanc ou tout noir. Dumbledore, qui est un sage et un sorcier reconnu, a aussi eu sa part d’ombre plus jeune car il avait soif de pouvoir. Les Malefoy, très horripilants tout le long de l’histoire, révèle une grande part d’humanité quand il place finalement l’amour qu’ils ont pour leur fils au-dessus de tout. Severus Rogue, joué par feu l’excellent Alan Rickman, est le personnage ambivalent par excellence. Sombre et apparemment du côté du mal, c’est en fait un être meurtri qui combat au service du bien en hommage à son seul amour. Enfin, Voldemort lui-même est un personnage à nuancer. Sa destinée malfaisante, bien qu’inexcusable, peut s’exliquer par un début dans la vie tragique. Il grandit sans ses parents, comme Harry, et découvre qu’il est le fruit d’un amour biaisé magiquement entre une sorcière et un moldu. L’absence d’amour et ses origines mêlées, provoqueront sa rage et le conduiront à renier jusqu’à son propre nom de Tom Jedusor, Tom étant le prénom de son père.
J.K Rowling développe surtout les notions de respect et de tolérance. Les personnages sont amenés à côtoyer des créatures de toutes sortes dont beaucoup sont parfois victimes de préjugés et souffrent d’un jugement de valeur de la part des sorciers. Il y a souvent, également, de l’ incompréhension entre espèces.

Malgré toutes ces dissonances, nos héros essaient toujours de faire prévaloir la tolérance et la compréhension de l’autre pour une meilleure harmonie entre les espèces magiques. Certes nous sommes différents mais ça ne veut pas dire que je vaut mieux que toi. Des études ont d’ailleurs mis en évidence que la saga pouvait développer la tolérance chez les lecteurs qui s’identifiaient à Harry et ses compagnons.
Autre point important, J.K Rowling a révélé lors d’une lecture publique qu’Albus Dumbledore, personnage central de la saga, était homosexuel. Il est en effet tombé amoureux du sorcier Gellert Grindelwald pendant son adolescence avant que leurs chemins ne se séparent suite à un terrible drame. Inclure un personnage gay dans une fiction jeunesse est aussi une preuve de la tendance progressiste et tolérante dans laquelle s’inscrit l’histoire de Rowling.
L’auteure met pareillement à l’honneur les valeurs d’amitié et d’amour. Ce sont ces sentiments qui permettent de lutter contre la noirceur progressive de leur monde avec la montée en puissance de Voldemort. Harry lui-même, a réchappé de l’attaque du mage noir grâce à l’amour. Le sacrifice de sa mère lui a fournit une protection magique capable de le prémunir contre le sortilège mortel de Voldemort.
En définitive, la saga Harry Potter transcende sa propre histoire pour venir toucher tout le monde et dispenser un message universel de tolérance, de courage et surtout d’amour !
Bilan
Un univers fascinant, de l’aventure, un message universel positif et des héros auxquels j’ai pu m’identifier. Pour toutes ces raisons, le monde des sorciers aura toujours une place privilégié dans mon cœur et dans ma bibliothèque. Outre mon sentiment personnel, Harry Potter a réussi à fédérer une vaste communauté de fans de tous les horizons qui, grâce à leur engagement, permettent de prolonger la magie au-delà des livres. La saga s’est s’imposée indéniablement comme une oeuvre incontournable de la littérature en général et fait désormais partie de notre paysage culturel. Les livres de notre héros à lunettes sont devenus des objets que l’on prend plaisir à placer dans les mains des nouvelles générations et je trouve que c’est là, la plus belle preuve de son importance aujourd’hui.
Pour aller plus loin :
→ https://fr.wikipedia.org/wiki/Harry_Potter
→ https://fr.wikipedia.org/wiki/J._K._Rowling#.C3.89tudes_sup.C3.A9rieures
→ http://fr.harrypotter.wikia.com/wiki/Wiki_Harry_Potter
Pour suivre l’actualité de l’univers Harry Potter :
→ https://www.potterveille.com/
→ l’excellent site de J.K Rowling Pottermore : https://www.pottermore.com/
Très bel article qui rend hommage aux heros de ton adolescence! Peu attirée par cet univers je suis malgré tout ravie d’avoir foulé à Londres à vos côtés quelques lieux incontournables pour Harry ❤
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merci ! oui c’était trop chouette d’avoir côtoyé un peu de cet univers à Londres 🙂
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Bravo Marine ! C’est très très bien écrit et est intéressant !
Bisous ☺️
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merci beaucoup Carole ! des bisous j’espère que tu vas bien !
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Ah ! Magie quand tu nous tient !!!! Encore un super article, un plus plus plus pour les Animaux Fantastiques que j’ai adorés !!!!!!!!
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merci Maman 🙂
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Encore un bel article !
Je ne suis pas fan des livres, mais les films me touchent beaucoup !
Il y a un personnage, que j’adore, dont il me semble que l’on ne parle pas assez : Cedric.
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Ah le pauvre Cédric, il a clairement eu un moment de gloire trop court. C’était un personnage attachant et qui aurait mérité d’être creusé je te l’accorde : )
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C’est clairement une saga incroyable !!!
Notre génération a grandi avec les livres et les films en effet et c’est fou de voir encore aujourd’hui l’emulsion que provoque le simple nom « Harry Potter » pour agiter la toile pour des prochains films par exemple.
Il y a tant de choses à faire pour faire évoluer et grandir l’univers que ce soit pour les amateurs ou pour les professionnels du divertissement (jeux vidéo, film, livres etc …)
Il suffit de voir les films indépendants sur Youtube, c’est super bien réalisé et
intéréssant à regarder.
Côté personnages c’est incroyable. Rogue me reste beaucoup en tête, pour la révélation de fin, les sacrifices et les actes par amour.
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Hello merci pour ton commentaire : ) effectivement cette saga est très importante pour notre génération, avec un univers foisonnant. Je suis navrée que son autrice gâche son héritage avec ses prises de positions nauséabondes. Je vais désormais regarder plus attentivement ce qui se fait du côté des créations de fans et d’artistes car donner de l’argent à cette femme me gêne.
Bonne journée à toi : )
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