La Valise, éditions Akileos

BD : La Valise

La Valise c’est l’histoire d’une cité régie avec une autorité despotique par le Dux. Ce dernier, héros d’autrefois pour avoir protéger ses citoyens face à un terrible fléau, continue de maintenir son peuple sous sa coupe dans une quête terrible de contrôle et de pouvoir. Il traque alors les moindres opposants à son régime et fait régner la crainte sur son peuple. Le besoin de fuir s’intensifiant, Cléophée, sorcière de son état, joue sur plusieurs tableaux. Elle permet ainsi aux aspirants fuyards de quitter la Cité grâce à sa valise magique sous couvert néanmoins d’un paiement douloureux : sept années de vies par personne transportée.

La Valise, éditions Akileos

Edité chez Akileos, ce one-shot au format proche du comic book, a trouvé son chemin jusqu’à ma personne grâce à une preview sur BDGest qui m’avait grandement alléchée.

Tout d’abord, outre le genre fantastique, c’est la beauté du dessin qui m’a interpellé. Et effectivement, une fois l’album en main, on se rend encore plus compte de la qualité graphique de l’objet. Morgane Schmitt Giordano et Gabriel Amalric ont fait un magnifique travail d’illustration qui confère à l’histoire une ambiance mystérieuse et inquiétante.

extrait de La Valise, éditions Akileos
extrait de La Valise, éditions Akileos, 2018

L’obscurité est majoritairement présente au fil des pages, ce qui entraîne une gestion de la lumière bien particulière. De plus, les auteurs ont attribué des codes couleurs aux situations et aux lieux. Ainsi, la Cité est principalement dessinée dans des camaïeux de rouge ou de jaune. Les Ombres, les miliciens du Dux, et le Dux lui-même sont représentés comme si ils étaient littéralement des ombres : tout en noir avec de légères touches de blanc qui délimitent les traits par exemple. Enfin, tout ce qui va concerner Cléophée (son lieu de vie, sa magie…) va apparaître dans des nuances de bleus. Cette réflexion poussée quant à la gestion de la couleur et de la lumière, donne à La Valise une identité graphique saisissante et immersive.

extrait de La Valise, éditions Akileos, 2018

L’autre aspect qui m’a charmé à la lecture c’est le propos de fond et les nuances du scénario qui a été écrit par Diane Ranville et Morgane Schmitt Giordano. Dans La Valise, les personnages sont ambivalents ainsi que les causes. La noirceur peut apparaître là où on ne l’attend pas et renverser nos a priori. Les scénaristes n’ont pas vocation à condamner mais plutôt à nous faire réfléchir (et à nous surprendre). Elles nous présentent un monde où les personnes, loin d’être manichéennes, sont complexes avec une psychologique intéressante. Une telle approche est appréciable et a achevé de me convaincre de la qualité de cette bande dessinée.

La Valise a été un coup de cœur visuel et scénaristique, je ne peux que vous recommander d’y jeter un coup d’œil !

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