I kill giants (ou Chasseuse de géants en français) est une adaptation cinématographique du comic book du même nom écrit par Joe Kelly et dessiné par J.M Ken Niimura.
Le film, lui, est réalisé par Anders Walter et a été présenté au festival international du film fantastique de Gérardmer de cette année.
De quoi ça cause I kill giants ?
Barbara Thorson est une adolescente singulière, à l’écart des autres et de sa propre famille. Cette situation elle s’en accommode car sa seule raison de vivre est son rôle de chasseuse de géants. Elle protège la ville de ces monstres gigantesques et s’enferme dans sa quête, quitte à perdre pieds.
Pourquoi c’est bien I kill giants ?
Communication ratée ou bien jouée ?
Le film a reçu un accueil mitigé car on l’a accusé d’arnaque. De fait, les bandes annonces et l’affiche qui met en avant « Par les producteurs d’Harry Potter » ont surjoué l’aspect fantastique du film ce qui a créé des attentes… de film fantastique.
Or I kill giants est un hybride qui finalement joue de cette attente du public. À mon sens, c’est plutôt une communication astucieuse. Tout l’intérêt du long-métrage est justement ce débat interne où le spectateur/spectatrice se demande de quel côté se cache la vérité car c’est finalement le même débat qui anime les personnages mêmes de l’histoire. Ces derniers sont quasiment tous contre Barbara. Alors on veut y croire et aider cette ado taciturne et irrévérencieuse car elle est attachante, passionnante et que les effets spéciaux sont plutôt réussis (et les décors forts immersifs). C’est ça le but du film : nous troubler !

La communication autour de ce projet est donc selon moi bien jouée mais le résultat ne plaira pas à tout le monde, c’était le risque. Pour apprécier I kill giants il faut en effet accepter de se laisser mener et d’aller au-delà du postulat fantastique.
Rien que pour ça, ce film mérite un regard ! Dans le même genre vous avez Quelques minutes après minuit que je n’ai pas vu (mais beaucoup de personnes ont fait le lien entre les deux œuvres à cause de leurs thématiques communes) ou encore Le secret de Térabithia (qui est un bon souvenir d’adolescence).
Au delà du fantastique (risque de spoil déso)

On comprend que le fantastique du film est une composante de la personnalité de Barbara ainsi qu’une métaphore de la cruauté de la vie. Mais n’est-ce pas ça finalement le but du fantastique ? Nous faire réfléchir sur nous-mêmes via un cadre différent ? Nous permettre de nous évader ? Je pense sincèrement que si. Dans I kill giants, ce postulat est juste travaillé différemment qu’à l’accoutumée. Il fait parti de ces œuvres qui usent du fantastique comme un outil avéré et l’assument.
Barbara est torturée, solitaire. Sa différence est moquée par ses pairs qui vont même , pour certaines, jusqu’à la harceler. On comprend également que sa famille a subi de nombreuses épreuves dont elle a du mal à se sortir. Finalement, Barbara se débat avec une réalité bien plus effrayante que les géants qu’elle affronte et c’est terrible.
J’ai trouvé le film très émouvant et beau dans sa manière d’aborder le drame de Barbara. Pour ma part ce long-métrage est une réussite qui m’a touchée. Alors peut-être que vous pouvez lui laisser une chance ?
Si vous l’avez vu, que pensez vous de I kill giants ?